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POURQUOI TRUMP?

Dernière mise à jour : 8 nov. 2024

Polarisation


Je crois qu'il existe une corrélation entre la complexification rapide du monde (en termes technologiques, économiques, démographiques, et socio-politiques) et l’incapacité croissante de certaines parties de la population à suivre ces changements. Ces dynamiques complexes créent ce qu'on pourrait appeler une 'polarisation cognitive', où un écart se creuse entre ceux qui s'adaptent à cette complexité et ceux qui s'en sentent aliénés.

 

La complexité technologique et économique s'accélère à un rythme sans précédent. Cette rapidité de transformation peut être écrasante pour certains, menant à un sentiment de perte de contrôle et de confusion face aux enjeux modernes, amenant un certain nombre de personnes à se détourner de l’analyse nuancée et à rechercher des explications simplifiées.

 

Un courant d’air froid du pôle extrême droite

 

Dans les dix dernières années, spécialement en occident, l'extrême droite a parfaitement compris cette polarisation, et c'est probablement ce qui explique sa montée fulgurante (Trump, Poilièvre de ce côté-ci de la frontière, Le Pen et son pantin Bardella de l'autre côté de l'Atlantique, Giorgia Meloni en Italie, etc).

 

Et les plateformes de réseaux sociaux de piètre qualité l'ont compris - la plateforme-poubelle X en est un parfait exemple. 

 

Trump et son équipe de campagne l'ont compris aussi.

 

À une dizaine de jours avant le jour de l'élection, à réentendre quelques-uns de ses discours, car il faut être d’attaque pour se taper ce vomit verbal et manipulateur, on voit bien que son équipe et lui avaient abandonné l'idée de courtiser les électeurs hésitants (swing voters). Ils avaient compris qu'ils n'avaient rien à tirer de cette frange de la population. Pourquoi miser sur une catégorie incertaine et réputée paresseuse à se rendre aux urnes?

Faire sortir le vote

 

Pendant que Harris se déconnectait de son électorat avec des discours prêchi-prêcha, souvent laborieux et qui ne s’adressaient qu’à une infime frange de la population (féministes scolarisées), Trump et son équipe ont plutôt stratégiquement décidé d'exploiter leur indéfectible base, en cherchant (et trouvant, ‘fix it’) la faiblesse du 'pro' Trump/Républicain; celui qui adore se rendre à ses rassemblements, mais qui n’est pas toujours enclin à se rendre aux urnes.


La question: comment convertir cette tranche d'individus: ces hommes blancs (en 2016, 62%) sans diplôme universitaire (en 2016, 71 %), ces femmes blanches sans diplôme universitaire (en 2016, 61 %), ces complotistes (Proud Boys, Oath Keepers, Three Percenters), sans oublier ce noyau dur de l’extrême droite religieuse qui téléguide Trump et le parti Républicain (Évangéliques, Christians, etc), en votes réels?

 

Comment les faire déplacer aux urnes?

 

Les ‘mots’ de la colère

 

En leur disant ce qu'ils avaient envie d'entendre avec des mots qu’ils étaient à même de comprendre: des mots simples pour régler des problèmes complexes, et des mots violents pour attiser la braise de leur colère et frustrations. C'était le plus puissant des carburants.

 

Ce n'est pas un hasard que dans le sprint final de la semaine précédente le jour du scrutin, Trump a dégainé son artillerie lourde avec ses attaques les plus virulentes: imaginer fusiller Liz Cheney devant un peloton d'exécution; 'protéger' les femmes, que cela leur plaise ou non; comparer l'île de Porto Rico à une île d'ordures, etc.

 

À ce moment précis de la campagne, il était à une ou deux obscénités de la victoire, il ne s’agissait pour lui que de maintenir la cadence.

 

C'est ce qu'il a fait, et ç'a marché.

 

Résultat: La porte toute grande ouverte à l'extrême droite aux Élections Américaines 2024!

 

Et ce n'est pas près de s'arrêter, la complexité du monde moderne suit une courbe exponentielle ASCENDANTE, tandis que la capacité d'une partie de la population à comprendre et à intégrer cette complexité stagne, voire DIMINUE en proportion. Les deux courbes semblent s’éloigner l’une de l’autre, et cette séparation nourrit des tensions sociales et politiques.

 

Et le Québec, dans tout ça?

 

Est-ce que le fait d'être citoyen(ne) canadien(ne), partageant une frontière avec ce puissant voisin, nous expose à cette menace? Dernièrement, j'ai relu la Servante Écarlate (The Handmaid’s Tale, 1985!) de Margaret Atwood, autrice canadienne. J'ai aussi consulté les derniers sondages de la course aux élections fédérales qui se prépare - peut-être plus vite qu'on pense d'ailleurs - avec cette montée de l'extrême droite libertarienne populiste, chapeautée par un noyau dur d'extrême droite religieuse (Poilièvre a 20 points d’avance!). Troublant.

 

Est-ce qu’au Québec, ouvrir la porte à l’indépendance refermerait la porte de ce courant d’air froid du pôle extrême droite, qui, jusqu'à maintenant, ne semble avoir aucune prise sur les Québécois(es)?

 

La question reste entière, vos avis en commentaires sont les bienvenus...


Sukki Dukki


© 2024 Suzanne Ravenelle. Tous droits réservés. Toute reproduction, distribution ou utilisation sans mon autorisation est interdite.

37 vues2 commentaires

2件のコメント


ゲスト
2024年11月09日

Claire!

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ゲスト
2024年11月08日

Intéressant 🤔

いいね!
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